La littérature érotique : Avant et maintenant

Quel est la genèse de la littérature érotique ? Voici un question qui c’est encore actuelle. Est-ce-que sa date de naissance coïncide avec des œuvres comme la saga 50 Nuances de Grey ? Pas de tout et dieu merci. En réalité la littérature érotique a des autres parents

0

Quel est la genèse de la littérature érotique ? Voici un question qui c’est encore actuelle. Est-ce-que sa date de naissance coïncide avec des œuvres comme la saga 50 Nuances de Grey ? Pas de tout et dieu merci. En réalité la littérature érotique a des autres parents

Henry Miller parmi le père de la littérature érotique 

Henry Miller est né d’Heinrich Miller, un modeste tailleur et de Louise Marie Neiting, à Manhattan, New York où il grandit dans un environnement allemand catholique. La jeunesse de Miller est marquée par l’errance : il enchaîne les petits boulots, entame de brèves études au City College of New York. Il devient Directeur du Personnel d’un importante société télégraphique. Il décide à cette époque de se consacrer totalement à la littérature.

Laissant femme et enfant, il décide en 1930 de partir pour la France où il vécut jusqu’à ce qu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Ses premières années de bohème à Paris furent misérables, Miller devant lutter contre le froid et la faim alors qu’il vivait à la cloche. Dormant chaque soir sous un porche différent, courant après les repas offerts ; la chance se présentera en la personne de Richard Osborn, un avocat américain, qui lui offrit une chambre de son propre appartement. Chaque matin, Osborn laissait un billet de 10 francs à son intention sur la table de la cuisine.

À l’automne 1931, Miller obtint un premier emploi de correcteur d’épreuves au journal La Tribune grâce à son ami Alfred Perlès. Il en profita pour soumettre des articles signés sous le nom de Perlès (puisque seuls les membres de l’équipe éditoriale pouvaient proposer un papier). Il écrit la même année son Tropique du Cancer à la Villa Seurat de Montparnasse, qui sera publié en 1934. C’est ce roman qui entraîna aux États-Unis des procès pour obscénité, selon les lois contre la pornographie en vigueur à l’époque.

Ce choix de Miller de lutter contre le puritanisme fit beaucoup pour libérer les tabous sexuels dans la littérature américaine ;

à la fois d’un point de vue moral, social, et légal. Il continua à écrire des romans, tous censurés aux États-Unis pour obscénité. Miller publia Printemps Noir (1936), puis Tropique du capricorne (1939) qui parvinrent à se diffuser aux États-Unis, vendus sous le manteau, contribuant à forger sa réputation d’écrivain underground.

Puis, il retourna s’installer aux États-Unis en 1940, à Big Sur (Californie) où il continua à produire une littérature puissante, colorée et socialement critique.

 

La publication de son livre Tropique du Cancer en 1961 lui a coûté toute une série de procès pour obscénité, tant son livre avait mis à l’épreuve les lois et la morale américaines sur la pornographie. En 1964, la Cour Suprême cassa le jugement de la Cour d’État pour obscénité en affirmant la valeur littéraire de l’ouvre de Miller. Ce jugement représenta une avancée majeure dans la naissance de ce qui serait plus tard connu sous le nom de révolution sexuelle. Elmer Gertz, l’avocat qui avait brillamment défendu le cas Miller lors de la parution du livre en Illinois est par la suite devenu un des plus proches amis d’Henry Miller. Des volumes entiers de leurs correspondances ont été publiés.

 

Au-delà de ses talents indéniables d’écrivain, Miller s’adonnait également à la peinture. Il a d’ailleurs écrit quelques livres sur ses peintures. Il était très proche du peintre français Grégoire Michonze et était aussi un pianiste amateur.

 

Henry Miller est décédé à Pacific Palisades en Californie. À sa mort, Miller fut incinéré et ses cendres dispersées à Big Sur.

 

Il existe deux musées dans lesquels on peut aller admirer ses ouvres: The Henry Miller Museum of Art à Nagano au Japon et The Henry Miller Art Museum à la Coast Gallery à Big Sur.

 

15 sugestions de lecture  pour s’initier à la littérature érotique

  • Emmanuelle

Un classique incontournable, adapté plus de quinze fois au cinéma. L’histoire : l’arrivée d’Emmanuelle en Thaïlande, où cette jeune mariée va peu à peu s’initier à la sexualité libre. Avec son mari, des femmes et d’autres hommes.

  • Anthologie du coït

L’un de mes meilleurs souvenirs d’éditeur, nous confie Claude Bard. Un vrai travail de bénédictin. » Colette, Sade, Musset, Rétif de La Bretonne, Virginie Despentes, Louis Pauwels, Annie Le Brun, Renaud Camus pour les auteurs et, au final, des textes courts aux styles différents. Un livre que l’on feuillette, où l’on s’arrête – ou pas – sur certains écrits, où l’on va tranquillement vers ceux qui nous troublent le plus.

  • Trois Filles de leur mère

Un homme se retrouve avec pour voisine une femme qui vit seule avec ses trois filles. Chacune viendra lui rendre visite. À la clé, un florilège de toutes les perversités dont elles sont capables. Pierre Louÿs écrivit ce roman au début du XXe siècle, un texte d’une transgression certaine, où le héros est aux prises avec la fatalité du désir et se soumet à celui-ci.

  • Dolorosa Soror

Un récit qui a marqué Sophie Cadalen : « L’auteure m’entraînait dans un univers qui m’était totalement étranger, pour lequel je n’avais que peu d’intérêt… mais avec une authenticité et un style qui m’ont attrapée. » Pour l’anecdote, son éditeur, Franck Spengler, aime à dire que Jo Le Guen, qui traversa le Pacifique à la rame, emporta cet ouvrage avec lui.

  • Histoire d’O

Le monde sadomasochiste a revendiqué ce livre, et ses adeptes ont repris nombre des pratiques qui y sont décrites. O aime passionnément René. Pour lui, elle accepte de se faire enfermer dans un manoir où les femmes ne sont que des objets faits pour contenter un petit groupe d’hommes, dont Sir Stephen, l’initiateur. Toujours la bête noire de certaines féministes.

  • Notre-Dame-Des-Fleurs

Grand classique de la littérature homosexuelle, ce livre raconte les aventures du jeune Notre-Dame, un assassin de 16 ans emprisonné (comme Genet) à Fresnes. Il revient sur ses relations avec un travesti nommé Divine et sur les créatures ambiguës de la nuit homosexuelle du Paris d’avant-guerre.

  • Soumise

Une correspondance qui offre de découvrir le monde secret des relations sadomasochistes. Le lecteur se trouve au coeur de l’intimité d’un couple maître-soumise. Et découvre des situations et des pratiques extrêmes.

  • La Foire aux cochons

L’auteur, reconnu par Jean-Jacques Pauvert comme l’un des plus grands écrivains érotiques contemporains (Esparbec, lui, revendique l’adjectif pornographique), n’a peur de rien. Viol, inceste, pédophilie, ondinisme… Tout cela dans un style qui ne s’embarrasse ni de métaphores ni de faux-semblants. Chez lui, la jouissance est naturelle, joyeuse et excessive.

  • La Femme de papier

« Pour décrire l’homme, son compagnon, elle utilise deux couleurs, le jaune de ses yeux et le vert de son pull… Mais nous découvrirons vite les caprices et les fantasmes auxquels elle se soumet, tout en laissant parler son propre corps. Jamais une femme n’est allée aussi loin dans l’évocation de sa vie érotique », indique son premier éditeur. Pour Franck Spengler, un grand texte contemporain qui marqua beaucoup de femmes et incita de nombreuses écrivaines à s’essayer au genre érotique.

  • Baise-moi

À peine moins remuant que son adaptation cinématographique (2000), un roman où sexualité agressive et mort se répondent. Nadine et Manu en version tueuses de Thelma et Louise (les personnages du film de Ridley Scott, 1991). Une sexualité trash et contemporaine.

  • Les Cent Vingt journées de Sodome

Cet évangile du mal fut rédigé à la prison de la Bastille entre 1782 et 1785. Des écrits du Marquis de Sade, il est peut-être le plus décrié. Un inventaire de toutes les perversions sexuelles existantes qui semble loin du sous-titre de l’ouvrage, l’école du libertinage. Pour lecteurs très avertis.

  • Histoire de l’œil

C’est le premier souvenir fort d’une lecture érotique pour Claude Bard. « Plus précisément, la scène où Simone trempe son sexe dans l’assiette du chat remplie de lait. Elle le fait par provocation, face à son compagnon, et je m’imaginais bien être ce compagnon… ». Une invitation à ouvrir les yeux sur le corps, les chairs… dans de courts récits où horreur et extase alternent.

  • Le Divan

L’auteure s’amuse en s’inspirant de sa vie professionnelle puisqu’elle met en scène une psychanalyste – comme elle. Marianne, son travail, son mari, ses enfants et son amant… et une bien troublante patiente, Soraya. Une jeune femme sensuelle qui évoque ses aventures sexuelles les plus débridées en termes crus et outranciers, s’amusant du trouble qu’elle suscite chez sa thérapeute. Elle va parvenir à entraîner Marianne dans une relation violente et obsessionnelle.

  • La Vie sexuelle de Catherine M.

Un livre qui a dérangé nombre de lecteurs à sa parution. L’auteure y narre, dans une écriture analytique, voire froide, sa vie sexuelle. Pornographique, obscène, catalogue de baise pour certains. Livre explicite sur le sexe, la masturbation, les clubs échangistes pour d’autres. Il s’est vendu à plus de deux millions et demi d’exemplaires.

  • Les Onze Mille Verges ou les Amours d’un hospodar

Livre culte pour les amoureux du genre, longtemps interdit et vendu sous le manteau, on y trouve de tout. Lubricité, perversion, inceste, meurtres sous une forme que d’aucuns pourront trouver désuète. Apollinaire met en scène les voyages, les rencontres et les amours improbables du prince Vibescu, héritier de l’aristocratie roumaine. Un classique licencieux à (re)découvrir.

On espere que t’on rendre curieux et que tu va depaser le barriere de 50 nuances de Grey !

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here