Nicolas Dupont-Aignan: « Moi, je suis insubmersible: on survit à tout »
Malmené dans les sondages, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan s’est voulu déterminé, dimanche, devant ses troupes réunies lors d’un pique-nique dans la banlieue sud de Paris, aux derniers jours de ce qu’il admet être « la pire campagne » qu’il ait vécu.
En fait, Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France (DLF) à la présidentielle, fait sa rentrée politique dimanche après-midi avec une réunion publique à Aubervilliers, «convaincu» qu’il sortira de l’étau électoral entre Les Républicains et le Front national.
Avec 3,51 % des voix, vous n’avez pas réussi à avoir d’élu aux dernières européennes. Avez-vous des regrets sur la campagne et notamment le fait de ne pas avoir fait d’alliance avec le RN ? Qu’est-ce que répond Nicolas Dupont-Aignan?
NICOLAS DUPONT-AIGNAN:
«On a stagné, on a été déçus. Mais, le RN a régressé légèrement et LR s’est effondré. Les Français ne croient pas en Macron l’illusionniste dont les belles paroles contredisent les actes, mais ils ne font pas confiance non plus à l’opposition. Ce qui m’a le plus frappé, ce sont les 20 millions d’abstentionnistes. Nos concitoyens râlent mais disent, au moment d’aller voter, que cela ne sert à rien. Ma mission en cette rentrée, c’est de réveiller les Français qui ne veulent pas voir Macron réélu en 2022.»
Le “mea culpa” de Nicolas Dupont-Aignan
Ensuite, À Yerres (Essonne), le fief de Nicolas Dupont-Aignan, la traditionnelle rentrée politique annuelle de son parti Debout la France (DLF), ce dimanche, a tout de même un goût amer. Un peu plus de deux cents militants et cadres ont beau avoir fait le déplacement pour écouter le patron, la braderie de rentrée, située à quelques mètres de l’auditorium, attire davantage le chaland.
Mais, l’introspection n’est pas le fort du président de DLF. Après une telle défaite (certains sondages, fin 2018, le donnaient à 8 %, à touche-touche avec LR), l’exercice semble obligatoire. “Pourquoi n’avons-nous pas su convaincre ? Je voudrais faire un mea culpa”, commence-t-il dans son discours de rentrée. Avant de poursuivre : “Nous avons passé trop de temps à critiquer et pas assez à proposer”.
La question de s’allier avec le RN aux municipales.
Effectivement, dans un communiqué, le secrétaire départemental du parti de Nicolas Dupont Aignan dément catégoriquement. Il n’y a jamais eu d’alliance avec le parti de Marine Le Pen explique Alexandre Fernique. “Nous n’avons eu aucun contact avec le RN localement. On est très étonné de cette situation. On aurait pu discuter, peut-être pas une alliance ou une liste. Mais au moins avoir la décence d’appeler”.
La promesse d’indépendance rassure les historiques de l’aventure, comme Claude Levy, 81 ans, trésorier de DLF : “Faut pas se vendre. Qu’est-ce qu’on va faire alliance avec le RN ? On va se faire bouffer, on est trop petits !” admit-elle.