À n’importe quel âge on a toujours besoin de contes de fées. Le récit ou le bien vaincre le mal presque toujours continuer d’inciter l’imagination de l’enfant et de l’adulte.
La forme le plus célèbre dans lequel on peut entre n’importe quand dans le mode magique de contes de fées reste sans doute les adaptations d’Walt Disney. Même s’il y a de cas ou la ligne entre l’adaptation et le récit folclorikique n’est pas assez fidèle. Voilà donc quelques exemples concrètes :
Blanche Neige et les Sept Nains
Dans le conte, les nains n’ont aucun nom. Mais Disney décide de leur donner à chacun une personnalité. Une qui transparait dans leur patronyme. De cette façon, ils sont l’atout comique du film ! Bien sûr, Walt Disney a également épargné aux spectateurs les deux autres tentatives d’assassinat de Blanche Neige par la reine jalouse. Celle par un corset trop serré et l’autre par un peigne empoisonné. Elément tout aussi essentiel, la cause du réveil de Blanche Neige est également modifiée.
Alors que dans le film, un baiser langoureux du Prince fait sortir de sa léthargie la jeune princesse, le conte des Frères Grimm raconte une toute autre version, beaucoup moins romantique. Les serviteurs du Prince emportent sur leurs épaules Blanche Neige dans son cercueil de verre et trébuchent sur une racine : le soubresaut a pour effet de déloger le morceau de pomme coincé dans sa gorge ! Pour finir, la Reine qui, dans le film est poursuivie par les nains et les animaux de la forêt, se retrouve dans le conte à danser dans des souliers en fer chauffés à blanc, jusqu’à ce que mort s’en suive ! Efficace et radical !
Pinocchio
Dans la version originale, le héros semble être un garnement non civilisé n’hésitant pas à écraser d’un coup de marteau le pauvre Jiminy Cricket !
Fort heureusement, Walt Disney sauve l’insecte d’une mort certaine en lui donnant un rôle majeur dans la construction psychologique de Pinocchio, le considérant comme sa propre conscience. Une autre discordance est à noter sur le personnage de Monstro : alors que l’écrivain de Florence décrit la bête comme un « terrible requin », Disney le transforme en une baleine, non sans rajoutant là, un clin d’œil au mythe biblique de Jonas. Enfin, les scènes principales du film ont un accent germanique de par l’architecture des bâtiments et certains noms, alors que le livre ancre l’action dans l’Italie de son auteur.
Bambi
Le nom provient de l’italien « Bambino » signifiant « enfant », à l’instar du Prince de la forêt), jeune chevreuil ayant perdu sa mère, est apparu pour la première fois sous la plume de Felix Salten, un auteur hongrois, dans le roman Bambi le Chevreuil : une Vie dans les Bois. Il s’agit alors d’un chevreuil femelle ! Walt Disney s’est donc inspiré de cette œuvre pour créer en 1942 son cinquième classique d’animation. L’histoire en elle-même n’est pas modifiée mais des personnages comme Panpan sont inventés de toutes pièces pour aider aux intermèdes comiques. Une autre discordance est à pointer du doigt quant à l’espèce même du personnage principal… Bambi est un chevreuil dans l’histoire originale alors que chez Disney, ne connaissant ni de près, ni de loin cette espèce, Bambi devient un cerf de Virginie ! C’est ainsi que depuis, des générations d’enfants croient que les chevreuils portent des bois à l’âge adulte
Cendrillon
En Asie, une histoire similaire raconte la vie de Chujo-hime ; aux Amériques, elle prend le nom d’Oochigeas dans le conte éponyme ; etc. Mais c’est bien à la Cendrillon européenne que Disney s’est intéressée et plus particulièrement à la version du conteur français, Charles Perrault. Peut-être s’était-il dit que la version des frères Grimm dans laquelle les affreuses belles-sœurs se coupent les doigts de pied afin de rentrer dans la pantoufle égarée et se font piquer les yeux par des colombes, était, certes, un peu trop compliquée à étêter ? Il n’empêche.
La version de Perrault se voit aussi quelque peu modifiée par le Maître. Ainsi, alors que dans le conte, le Prince tente de retenir sa belle en déposant de la poix sur l’escalier, le film d’animation se contente de la laisser partir en omettant une chaussure de verre sur les marches. Mais dans l’ensemble, la trame de l’histoire de Charles Perrault est assez bien respectée… à un point près ! Lady Trémaine, la marâtre, reste méchante jusqu’à la fin du film tandis que Monsieur Perrault la rend gentille et reconnaissante envers celle qui était autrefois, sa prisonnière. Disney est donc pour le coup celui qui en rajoute sur la noirceur du personnage.
La Belle au Bois Dormant
Un conte qui a reçu, aussi, de nombreuses modifications. Pour La Belle au Bois Dormant, les Studios se sont inspirés des versions des frères Grimm et de celle de Charles Perrault. Mais les conteurs français et allemands se sont inspirés d’une autre variante, celle de Giambattista Basile, écrivain napolitain reconnu.
Dans sa version intitulée Soleil, Lune et Thalie, le Prince profite de la princesse dans son sommeil long de 100 ans, tant est si bien qu’elle tombe enceinte, donne naissance à deux enfants dont l’un d’eux suce son doigt, fait ressortir l’écharde qui la maintenait en léthargie et lui permet donc de se réveiller ! Le conteur français en reprend une partie mais épure notamment le passage du viol et raconte ainsi une histoire radicalement différente. La Princesse, qui ne se dénomme plus Aurore, se réveille en effet au bout de 100 ans, sans baiser de prince mais simplement parce que le sortilège est révolu.
Un Prince l’attend malgré tout à son chevet et deux ans plus tard, elle est déjà mère de deux enfants : Aurore, une fille et Jour, un petit garçon.
Mais voilà, la mère du Prince, issu d’une famille d’ogres, ne peut refreiner l’envie de goûter à la chair de ses petits-enfants : elle demande donc à son Maître d’hôtel de les cuisiner ! Il ne le fait toutefois pas, par bonne conscience, et tue à la place un agneau et un chevreau… Il cache ensuite les deux jeunes enfants dans son logement. L’ogresse, toujours affamée, lui demande alors de carrément dépecer… la Princesse ! Il ne peut là aussi s’y résoudre et tue… une biche, tout en informant la princesse de la folie de sa belle-mère qui ne tarde pas à découvrir la supercherie !
Furieuse, elle ordonne de placer une énorme cuve dans la cour, remplie de serpents, crapauds, vipères, pour y jeter les « coupables ». Le Roi arrive fort heureusement de sa campagne de guerre, interloqué d’un tel spectacle… Folle de rage, l’ogresse se jette alors elle-même dans la cuve ! Des conteurs allemands délivrent une histoire sensiblement identique à la différence près qu’ils ne font aucune mention d’une belle-mère cannibale… Concernant les Studios, eux, ont préféré s’arrêter à un simple baiser de Prince, aussi chaste que romantique.
Les 101 Dalmatiens
Dans le récit original, Pongo et Missis forment, en effet, un couple de dalmatiens appartenant aux Dearlys (et non aux Radcliffe dans le dessin animé, une méprise corrigée dans le film en prises de vue réelles de 1996). Le personnage de Perdita est, quant à elle, une chienne abandonnée, perdue (d’où son nom, le roman expliquant son origine), séparée de son amour de chien et de sa portée de quinze chiots et accueillie par les Dearlys. Les scénaristes ont donc tout simplement fusionné les deux chiennes. Cela en supprimant sans remords Prince, le compagnon de Perdita, mais également le chat de Cruella et son mari !
Bill Peet, le scénariste du film, s’est donc révélé aussi cruel que Cruella d’Enfer ! Autre fait notable, lorsque dans le roman, les quatre-vingt-dix-sept chiots du livre sont délivrés de la maniaque excentrique, le compte est de cent avec les dalmatiens adultes : Perdita, Pongo et Missis. Il en manque donc un… C’est donc Prince qui vient compléter le cheptel ! Disney choisira de simplifier le tout en “injectant” directement quatre-vingt-quatre chiots supplémentaires histoire de tomber pile sur le nombre cent-un.
Livre de la Jungle
Parmi les adaptations de romans par les Studios, Le Livre de la Jungle aurait pu être celle qui se rapprochait le plus de son original. Cela avant que Walt Disney n’y mette son (dernier) grain de sel ! L’œuvre de Rudyard Kipling, The Jungle Book, est en effet une succession de mini-épisodes. Ils fonctionnent comme des fables utilisant des animaux aux comportements anthromorphiques. Mais les histoires sont sombres, le ton est dramatique et la version du script écrit par Bill Peet suit cette atmosphère jugée incompatible avec le label Disney. Walt, après la démission de Bill Peet, demande donc en personne à sa nouvelle équipe de ne pas lire l’œuvre originale pour n’en tirer que les personnages phares et aboutir à une adaptation cinématographique joyeuse.
Le personnage du Roi Louie est ainsi créé et le film se termine sur un Mowgli décidé à quitter la jungle pour le village, alors que dans la vision de Kipling, le petit d’homme (qui est entièrement nu dans le roman d’ailleurs) est déjà allé deux fois au village. La première, aux alentours de ses 10 ans, il devient chef d’un troupeau et fomente la mort de Shere Khan en lui envoyant un troupeau de buffles qui le piétine à mort. Par la suite, Mowgli l’écorche vif et ramène la fourrure du tigre dans la jungle.
Sa deuxième arrivée au village est motivée pour d’autres raisons : Akela est mort, Bagheera vieillissant, Baloo presque aveugle, il est alors temps pour lui de retrouver le peuple des hommes. Le ton est donc radicalement changé mais les aventures du jeune héros sont néanmoins conservées. À l’exception de quelques-unes, comme celle de l’histoire d’un phoque à fourrure blanche de l’Ile de Béring décidé à trouver un endroit sûr où aucun homme n’aura l’intention de le dépecer !
La Petite Sirène
En 1989, les Studios Disney signent une très belle adaptation du conte homonyme de l’écrivain danois, Hans Christian Andersen, La Petite Sirène. Une fois de plus, les contes européens font recette. Dans la version danoise, Ursula, appelée la Sorcière des mers, lui demande aussi en contrepartie du philtre pour devenir humaine, sa voix sauf que Disney a oublié de préciser que, pour cela… Elle lui coupe la langue ! Puis, le breuvage qu’elle boit la fait terriblement souffrir comme si une lame d’épée la transperce. Enfin, le Prince ne s’entiche pas d’Ariel mais d’une autre pimbêche dont il tombe amoureux. Ne pouvant le supporter, la Petite Sirène se suicide !
La Belle et la Bête
Le conte popularisé par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont en 1757 détient pourtant quelques éléments absents du film. Ainsi, la Belle du XVIIIème siècle n’est pas fille unique : elle a trois frères et trois sœurs ! Dans une version antérieure, celle de Villeneuve, elle a même six frères et cinq sœurs ! Autant de bonnes âmes à sacrifier à la place de la vie de leur père… L’image du Prince est également quelque peu écornée. Alors que dans le roman, il refuse de se marier avec une gouvernante s’avérant être une méchante fée et qui lui lance un terrible sortilège, Disney fait passer le Prince pour un égoïste de première qui n’hésite pas à claquer la porte à la première vieille dame venue demander le gîte et le couvert !
Une variante du conte indique de plus, comment le père de Belle (qui est alors un marchand et non un inventeur) rencontre la Bête : tombant sur son château, quelque peu éméché, il se fait accueillir dans cette grandiose demeure, où boissons et dîners lui sont offerts. Mais il fait l’erreur de couper une rose, à la demande Belle ; la Bête s’en sentant terriblement insultée, après l’accueil qu’il lui a réservé !
Un autre détail de taille : dans le roman, point de chandelier parlant ou de théière rassurante.
Non, les seuls domestiques du château sont… des singes ! Le méchant de l’histoire est enfin à peine suggéré dans l’œuvre littéraire (même si la méchante fée ayant jeté le sort à la Bête peut être considérée comme tel) alors que Disney choisit un garçon arriviste, bellâtre mais terriblement narcissique !
Mais comment la Bête perd donc la vie dans le conte original ? En réalité, la Bête décide de laisser Belle partir de sa prison dorée car son père est mourant tout en espérant qu’elle reviendra à temps avant sa mort perpétrée par le sort… À un jour près, Belle rate le coche et retrouve son bien-aimé inanimé. Elle réussit cependant à lui redonner la vie et lui avoue son amour. L’occasion pour la Bête de demander s’il pouvait partager son lit, pour une nuit, bien qu’il ne se soit toujours pas transformé !
Belle accepte et s’endort près d’une créature ronflant à plein nez… jusqu’au matin où elle se retrouve au lit avec un beau jeune homme, le sortilège ayant pris fin ! Mais pourtant, le bel éphèbe ne se réveille pas, bien que Belle tente de l’animer à maintes reprises à coups de baisers, de chants et d’instruments. Rien n’y fait.
C’est alors que deux femmes s’approchent de la fenêtre : voici la Reine, mère du Prince, et la bonne fée !
La mère ne souhaite pas que son fils épouse une roturière, le Prince se réveille alors et c’est là que tout devient intéressant… Belle EST de sang noble ! En réalité, Belle est la fille d’un roi d’un royaume voisin qui a procréé avec la sœur de la bonne fée, mère de Belle ! Mais cela outrepassa les lois, la méchante fée enferme donc la mère de Belle et séduit le roi. Pendant ce temps, la bonne fée sauve sa nièce d’une mort certaine en la confiant à un marchand. La méchante fée séduit par la suite le Prince qui n’y succombe point et se fait transformer en bête hideuse, la boucle est bouclée. Ah oui, un dernier détail : ce Roi, vrai père de Belle, est le frère de la mère du Prince, donc son oncle. Et oui… La Belle et la Bête sont cousins !
Aladdin
Pour la première fois, les sources d’inspiration s’affranchissent des contes européens et vont plus loin… vers des contes orientaux, tels les Mille et Une Nuits ! Ainsi, Aladdin provient de l’œuvre Aladin ou la Lampe Merveilleuse rajoutée tardivement au recueil persan. Mais n’est pas pour autant arabe comme le film d’animation tente de le faire croire… C’est, en effet, un chinois ! De plus, le diamant d’innocence ne se rend pas dans une caverne sous le sable mais dans un jardin magique pour y trouver le précieux objet ; la lampe contenant le Génie. Ce dernier ne lui concède ensuite pas trois vœux mais bien tous les souhaits qu’il désire, sans modération ! Enfin, la lampe n’est pas le seul moyen d’invoquer le Génie dans le conte, Aladdin possède en plus un anneau magique ayant le même pouvoir.
Pocahontas, une Légende Indienne
Pour la première fois dans l’histoire des Studios Disney, les animateurs vont s’inspirer d’un autre support pour leur prochain long-métrage : l’Histoire avec un grand H. Pocahontas, une Légende Indienne s’inspire donc d’une indienne ayant réellement existée. Seulement Disney va quelque peu édulcorer son récit. Premièrement, ils vieillissent la jeune femme (elle aurait dû avoir dix ans environ au regard des événements mis en lumière dans le film), la romance avec le plus âgé John Smith étant désormais permise. Ensuite, comme toutes légendes, les versions diffèrent. Selon une d’entre elles, elle se serait bien mariée avec un certain Kocoum, laissant entre elle et le colon John Smith, une relation de pure amitié. Une autre version indique qu’elle est enlevée et éduquée par un prêtre anglais qui la renomme Rebecca.
Moins exotique que Pocahontas qui signifie en langue Powhatan « Petite dévergondée » !
Pour en revenir à l’histoire d’amour de Disney, les faits historiques ne la relatent pas voire la rendent impossible, comme lorsque Pocahontas, venant à Londres, retrouve John Smith qu’elle croit mort, et qu’elle appelle « Père ». Elle se marie d’ailleurs avec John Rolfe, un autre colon anglais, avec qui elle a un fils, Thomas. Pire, le dénouement final de Disney est certainement le plus triste parmi les Grands Classiques, mais il reste bien moins douloureux que la fatale réalité : la belle indienne, mariée à John Rolfe et dorénavant mère, succombe, en effet, à une maladie indéfinie – selon une légende orale de la tribu des Mattaponi, elle aurait été empoisonnée pour l’empêcher de divulguer les plans des colons d’étendre leurs pouvoirs sur les terres de son père – à l’âge de vingt-et-un ans, alors en route vers ses terres natales…
Le Bossu de Notre-Dame
Le roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, paru en 1831, constitue la trame de fond idéal pour le classique d’animation de 1996, Le Bossu de Notre-Dame. A quelques exceptions près… En effet, le héros bossu n’était pas que difforme, dans l’œuvre de l’auteur français, mais devient aussi sourd ! Assez gênant pour en faire un personnage attachant et, qui plus est, insatiable chanteur ! Egalement, Claude Frollo n’est pas un juge dans le roman mais bien un archidiacre. Un garant du respect des bonnes pratiques religieuses. La fin est par la même occasion altérée. Dans la version littéraire, Esméralda meurt pendue. Car elle se refuse à l’immonde Claude Frollo tandis que Quasimodo pousse son père adoptif dans le vide, récupérant le corps sans vie de sa belle égyptienne et l’enlaçant jusqu’à la rejoindre au paradis. Disney offre donc une fin beaucoup plus heureuse et salutaire !
Hercule
En 1997, les Studios Disney s’attaquent à une véritable légende de la mythologie grecque : Hercule, le demi-dieu ! Cependant, de nombreuses libertés ont été prises vis-à-vis du mythe originel. Ainsi, Alcmène, la mère adoptive d’Hercule est en réalité dans le mythe sa véritable mère, dupée par Zeus qui prit l’apparence de son mari. Un autre exemple réside dans le rôle du satyre Philoctète, responsable de l’éducation d’Hercule dans le film. L’histoire raconte en effet que c’est le centaure Chiron qui se charge de cette tâche, alors que Philoctète, héros de la Guerre de Troie, n’a pas participé de près ou de loin à l’entrainement du jeune demi-dieu. Enfin, et c’est une décision sage de la part des Walt Disney Animation Studios que de ne pas retranscrire les goûts vestimentaires du personnage mythique : et pour cause, il était toujours tout nu !
Mulan
Mulan fait partie de ces classiques d’animation s’inspirant de la vie d’une personne ayant réellement existé. En effet, comme dans l’œuvre cinématographique, Hua Mulan est une fabuleuse guerrière s’étant faite passée pour un homme pendant des années. De retour de campagnes, elle reprend son identité. L’empereur découvre alors la « supercherie » et tombe éperdument amoureux du général Mulan… jusqu’à lui demander sa main ! La femme refuse mais face aux multiples insistances de l’empereur décide… de se suicider avec son épée. La version Disney omet bien sûr cette partie pour des raisons aisément compréhensibles
Tarzan
L’œuvre d’Edgar Rice Burroughs contient, en tout et pour tout, vingt-six volumes. Dès lors, l’adaptation de Tarzan, Seigneur de la Jungle au cinéma au cours du XXème siècle n’a pas toujours été fidèle. Les Walt Disney Studios n’échappent pas à cette règle. La première incartade des animateurs, aussi étonnante soit-elle, est de donner le patronyme de Tarzan… au méchant !
Clayton, ce vilain d’ailleurs totalement inventé pour les besoins du film, adopte même le prénom du père du héros, John.
Le début de l’opus de Disney varie également quelque peu du roman : les parents de Tarzan se retrouvent dans cette jungle perdue à cause d’une mutinerie sur leur bateau les obligeant à quitter le navire. Sa mère meurt peu après avoir été attaqué par un grand singe violent. Cela tandis qu’un autre, nommé Kerchak, finit John Clayton, alias Lord Greystoke, déjà accablé par la mort de sa bien-aimée. Kerchak est donc ici un ennemi de Tarzan et non son beau-père.
Ce dernier par ailleurs n’est pas un gorille, comme Disney veut le faire croire. C’est quelque chose entre un humain et un chimpanzé appelé un Mangani, une espèce totalement inventée par l’auteur. Les autres animaux n’en sont pas moins épargnés : Sabor n’est pas un léopard dans le roman mais une lionne tandis que Tantor est le seul animal que Kerchak semble craindre !
Difficile à croire dans le cas de l’éléphant pétochard dépeint par Disney…
Concernant le héros, le livre en révèle un peu plus sur l’origine du surnom du héros, donné par Kala ; « Tarzan » signifiant « peau pâle ».
Enfin, la conclusion de l’histoire disneyenne détonne avec le roman. Alors que Jane reste dans la jungle avec son amour de sauvage, la Jane Porter du roman alors une américaine blonde et plus une anglaise aux bonnes manières, le retrouve en Amérique et en fait un parfait gentleman. Mais voilà, n’étant plus attiré par l’homme singe devenu imprévisible et violent, elle accepte, aussi par soucis de classe sociale, la proposition de mariage d’un autre Clayton… alors cousin de Tarzan et se désignant comme digne héritier de la fortune de l’homme singe !
La Princesse et la Grenouille
Le long-métrage de 2009 renoue avec la source d’inspiration originelle de Disney : les contes populaires. Ainsi, La Princesse et la Grenouille est une interprétation du conte des frères Grimm, Le Prince Grenouille. Interprétation car le film s’éloigne peu à peu de l’histoire de base… Pourquoi ? Tout simplement parce que la version des frères allemands s’annonce plus directe : la Princesse fait la promesse à une grenouille de la laisser partager sa vie si cette dernière daigne bien chercher une balle perdue dans un puits. La balle une fois retrouvée, la Princesse fait mine d’oublier sa promesse, ne l’honore pas et retourne dans son royaume. La grenouille la suit et s’installe sur sa chaise, mange dans son assiette et même dort à ses côtés… C’en est trop pour la princesse qui se saisit de la grenouille et la balance contre le mur ! Miracle, le batracien était en réalité…un prince !
Raiponce
Pour leur 50ème long-métrage, les Studios ont misé sur une valeur sure : un bon vieux conte européen ! Une recette qui fonctionne toujours, à condition d’en épurer un peu les parties les plus violentes… Ainsi, le conte allemand Raiponce (Rapunzel en allemand) des Frères Grimm présente une version différente de celle de Disney. Raiponce reçoit souvent des visites d’un prince qui s’accroche à sa chevelure pour accéder au haut de la tour, dans laquelle elle se trouve prisonnière.
Mais la belle à la longue chevelure avoue à sa geôlière qu’un prince vient lui rendre visite… La sorcière, alors furieuse, lui coupe les cheveux et l’envoie dans une zone désertique ! C’est alors que le prince va rendre visite à sa belle mais se voit trompé par la sorcière qui le pousse du haut de la tour… Le prince atterrit dans les ronces et se relève avec les yeux crevés. Il retrouve cependant sa princesse qui survivait tant bien que mal dans un environnement hostile où elle avait mis au monde, seule, des jumeaux. Ses larmes guérirent les yeux de son bien-aimé et, comme toujours, ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps !