« Une langue, c’est un métier ». Voilà une phrase qu’on entend au moins une fois dans la vie. Mais quelle langue devrait-on apprendre ? La question déborde de difficulté, il y a tant d’options, il faut tenir compte d’une multitude de variables pour faire le choix – la langue maternelle, le temps libre, les buts, la motivation. Si vous êtes à la recherche d’une réponse, vous êtes arrivés au lieu juste : on va parler sur le roumain.

Le roumain est la 5ème plus répandue langue d’origine latine – après l’espagnol, le portugais, le français et l’italien. À côté de quelques dizaines d’autres langues (plus ou moins connues ou reconnues), elles forment la famille des langues romanes (ou latines), un espace dans lequel on retrouve plein de caractéristiques communes. Donc, la discussion ne portera pas strictement sur les similitudes, vu qu’il y en a tant, mais aussi sur les différences. En ce qui suit, voyons 5 motifs pour apprendre le roumain :

  1. Le lexique

On commence par le début. Le lexique nous intéresse beaucoup puisqu’il nous dit à quel point est difficile une certaine langue, combien de temps il nous prendra pour l’apprendre ou si elle donne beaucoup de maux de tête. Or, pour un français, le roumain serait une expérience inédite – il ne faut plus « apprendre » mais « comprendre ». Souvent, ça suffit d’observer quelques règles pour pouvoir deviner un mot roumain. Par exemple, des termes comme explication, observation, complication et publication donneront en roumain explicație, observație, complicație et publicație. Le secret consiste dans le savoir de transformer les mots français au lieu d’apprendre les mots en roumain.

  1. La grammaire

En ce qui concerne la grammaire, toutes les langues latines suivent la même logique et possèdent les mêmes notions :

  • Au niveau de la nomenclature, l’imparfait s’appelle « imperfect » en roumain ; le présent s’appelle « prezent », l’infinitif – « infinitiv », etc
  • L’histoire continue de la même manière avec leur fonction. On peut traduire, presque sans exception, les temps verbaux français par leur correspondent roumain
  • De plus, l’ordre des mots est dans la plupart des cas identique. Pas besoin d’accommodation. On pourrait résumer tout dans une seule phrase : « des mots pareils qui se lient d’une façon pareille ».
  1. La culture

Situé dans l’est du continent, au carrefour des chemins, entre l’occident et l’orient, le roumain a été exposé à des influences différentes par rapport aux autres langues latines. Toutefois, c’est exactement le point fort de chaque langue – sa culture, son unicité.

En ce qui concerne la nourriture, il y a des plats traditionnels – comme la célèbre « mamaliga » (mot emprunté en français depuis le 19ème siècle); puis il faut absolument parler des « papanasi » ou des « mici ». Et si les roumains aiment la nourriture, on doit ajouter qu’ils adorent la musique et les danses folkloriques, les costumes brodés et les traditions ancestrales – tout gravite autour de l’authenticité

Apprendre le roumain
source: https://www.edusoft.ro/
  1. La France

À une première vue, il nous semble irréel, mais c’est tout à fait vrai – un grand motif pour apprendre le roumain est… la France.

Apprendre une langue, c’est quelque chose de très difficile s’il n’y a aucune connexion historique, sociale ou culturelle qui pourrait apporter un plus de motivation. Heureusement, entre le français et le roumain il y a plein d’exemples :

  • Le premier est peut-être le plus connu – Bucarest a été surnommé « le Petit Paris ». C’est une phrase que chaque roumain connaît par cœur, un statut dont même pas la carte d’identité ne se réjouit
  • Quant aux cartes d’identité, saviez-vous que celle roumaine est écrite par défaut en 3 langues, ci-inclus le français ?
  • Passons aux monuments : pour un français, l’Arc de Triomphe de Bucarest évoquera toujours un sentiment très familier. Toujours au sud de la Roumanie, à Slobozia, il y a une réplique de la Tour Eiffel. À noter aussi que la Tour Eiffel a été inspirée par un pont roumain qui traverse le fleuve Danube, pas loin de la ville Slobozia. En deux mots, l’ancêtre et la réplique de la Tour Eiffel se situent à moins de 50 kilomètres l’un de l’autre et sont tous les deux en Roumanie.
  • Quant à la langue française, elle est enseignée sur le territoire de la Roumanie depuis des siècles. Aujourd’hui, le français reste encore une discipline importante dans le programme scolaire et il y a bien des activités et des compétitions liées à cette langue, comme la fête de la francophonie ou l’olympiade nationale de français qui s’organisent chaque année dans les écoles du pays.
  • Pas dernièrement, on doit préciser que le français était perçu une fois comme l’anglais de nos jours. Les roumains, spécialement la haute société, ajoutaient souvent des mots français dans le langage courant. Un exemple très représentatif, « merci », a été tellement utilisé jusqu’au point d’être maintenant perçu et accepté plutôt comme un mot roumain, et il possède même une graphie roumaine, alternative à celle française : « mersi »
  1. L’orient

Revenons à la structure de la langue, et plus exactement aux influences linguistiques.

Le degré de similitude lexique entre le roumain et les langues slaves pendule autour de 10%, ce qui rend le roumain à part face aux autres langues latines. Mais si on considère que le pourcentage s’élève jusqu’à 75% entre le roumain et le français, ou même jusqu’à 77% entre le roumain et l’italien, la différence entre ceux-ci et le slave, à un premier regard, pourrait sembler colossale.

Cependant, les mots d’origine slave composent une partie significative du langage quotidien – des animaux, des émotions, des instruments et beaucoup d’autres.

Et ce n’est pas tout. Le roumain devient vraiment unique au moment de constater qu’il y a plusieurs cas où il a englobé à la fois la version latine et la version slave. On dit « espoir » ou « espérance » en français, « speranza » en italien, et de l’autre côté « nadejda » en russe, « nádej » en slovaque et « nadzieja » en polonais. En Roumanie, il est possible de dire « speranță » et « nădejde », et tout habitant sera capable de comprendre qu’il s’agit de la même notion. Il y a d’autres paires comme « oră » et « ceas » pour exprimer l’heure, « timp » et « vreme » pour le temps, et la liste peut continuer.

Ce qui est certain – les amateurs des cafés 2 en 1 vont adorer cette langue. A l’intérieur de la carapace latine qui la rend extrêmement accessible pour un français, la langue roumaine cache suffisamment d’éléments slaves pour faciliter un éventuel apprentissage d’une grande variété de langues, comme l’ukrainien, le bulgare, le russe, le polonais, le tchèque, le croate et plein d’autres. C’est comme une fenêtre latine ouverte vers un monde slave et une fenêtre slave ouverte vers un monde latin.

 

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