Les jeunes de Roumanie peuvent s’impliquer dans des projets de bénévolat. Ils peuvent avoir un impact positif sur la société ! La preuve ?… C’est ce qui nous montre l’exemple de ce jeune étudiant qui a aidé les personnes vulnérables lors de l’épidémie de Covid19: 


Mihnea Badiu (photo de gauche) est étudiant à la Faculté de Géodésie, UTCB, à Bucarest. Il est membre de l’Association des étudiants en Construction de Bucarest (ASCB) et bénévole de l’ AIESEC. Pendant l’état d’urgence déclenché par le coronavirus, le jeune homme, avec une équipe de bénévoles, a lancé une initiative civique afin d’aider les personnes vulnérables à obtenir ce dont elles avaient besoin. L’équipe Pov 21 l’a interviewé pour en savoir plus sur son travail bénévole pendant la pandémie.

J’ai rencontré Mihnea via les réseaux sociaux, où, tout au long de la crise, il a été extrêmement actif. Nous avons été conquis par son travail et, en tant que bénévoles nous-mêmes, nous avons décidé de le contacter. Mihnea a répondu rapidement, même s’il était en session d’examens à l’époque. Il a été heureux néanmoins de pouvoir partager son expérience et sa vision en tant que bénévole. Cette interview a été réalisée via Internet et par téléphone: 
Ruxandra: Qu’est-ce qui vous a motivé à vous impliquer dans des activités de bénévolat? L’épidémie de coronavirus était-elle une motivation singulière? 

Mihnea: Mon implication dans le bénévolat pendant le confinement a été soutenue par plusieurs raisons, en aucun cas par une seule. L’une des meilleures raisons que j’avais au début était évidemment la crainte que la situation ne serait pas du tout bonne si personne ne s’y impliquait. Et ici, je veux dire que rester simplement à la maison et compter sur la capacité de l’État ne me paraissait pas assez . Je ne veux pas dire que les autorités ne sont pas en mesure de prendre des décisions, seulement que tous leurs efforts doivent être soutenus par nous tous. Dans ce cas, l’aide la plus importante possible ne pourrait venir que des jeunes, c’est-à-dire le groupe avec le moindre facteur de risque. 

Outre la volonté de s’impliquer pour être une meilleure alternative pour le plus âgés, il y avait aussi la pensée qu’il y avait des gens qui N’AVAIENT PERSONNE PRÈS D’EUX. Et c’est exactement ce que j’ai vu; Il y a des personnes âgées là-bas qui n’ont personne à qui s’adresser en cas de besoin. Eh bien, les réactions de ces personnes âgées lors de la réception de leurs colis ont été la partie la plus touchante de ce projet. 

(emu, il continue… *)

Puisqu’ils nous ont si gentiment remerciés, toute la journée des livraisons a été plus belle pour nous. Avec chaque commande livrée et chaque sourire reçu, nous sentions avoir vraiment fait la bonne chose. Beaucoup d’entre eux étaient même impatients de nous rencontrer, même si nous leur déconseillions d’interférer trop avec nous. Comme tout ce que nous voulions faire était de prendre soin d’eux, dans de nombreux cas nous devions leur rappeler le protocole- Restez à distance !-. Cela ne signifie pas pour autant que leur désir de connexion, tout à fait humain, ne nous a pas émus.

Je pourrais dire même que celle-ci est également l’une des raisons pour lesquelles nous avons participé à la campagne de bénévolat de l’ASCB… à savoir les émotions que les personnes âgées et vulnérables ont réussi à nous transmettre…C’est pour ce résultat magnifique aussi ! La liste des raisons pourrait s’allonger indéfiniment, mais la vérité est que nous n’avions aucune raison de ne pas nous y impliquer, en tant que jeunes.

Ruxandra: Et en quoi consistait exactement votre activité pendant l’épidémie? 

Mihnea: Notre activité consistait en prendre les commandes des personnes âgées en général, provenant des zones rouges même, et leur livrer les achats. J’ai notamment remis une commande d’une famille dont les membres étaient récemment revenus des Maldives…Et, bah… Je les remercie encore d’avoir agi avec la plus grande responsabilité. En fait, je crois que c’est le but dans lequel les gens se sont tournés vers nous :  pour se protéger et protéger les autres. 

Pour cela, nous nous sommes organisés en équipes. Il y avait une équipe de plusieurs personnes qui ont pris les commandes par téléphone et qui les ont envoyées aux volontaires sur le terrain. Ceux du terrain, c’était l’autre équipe. Ils ont marqué les ordres sur une carte à laquelle nous avions tous accès et le plus proche des volontaires prenait la commande. On a tout acheté dans la liste des nécessités et on a livré le plus rapidement que possible. 

Nos bénévoles étaient entièrement équipés en termes de protection. Chacun avait une combinaison, des masques, des gants et un désinfectant. Avant de livrer les produits, nous désinfections soigneusement même les sacs.

Pendant la quarantaine, on a fait aussi un don des masques de notre stock…

Source AFP ; realisateur Ionut Iordachescu. Video montrant le travail des bénévoles de ASCB. 

Ruxandra: Le travail que vous avez fait pour les personnes dans le besoin est admirable en soi, mais les critiques pourraient dire qu’il n’est que symbolique. POUR CES DERNIÈRES, pourriez-vous nous dire quels résultats concrets vous avez obtenus? 

Mihnea: Notre objectif était donc d’encourager les gens à rester à la maison. On ne voulait pas donner une leçon “symbolique”, mais faire une bonne  chose pour la communauté. Pour cela,  je ne suis pas d’accord avec ceux qui minimisent l’impact de notre travail … Et pour répondre à votre question avec des données concrètes, selon les statistiques faites après les 64 jours d’activité, l’équipe de l’ASCB a eu les résultats suivants:

Les chiffres suivantes ont été verifiées par la rédaction*

    • Nous avons élargi nos services de bénévolat dans 12 villes du pays, en réussissant à former une équipe de plus de 220 bénévoles qui ont fait les courses pour plus de 4600 personnes vulnérables;
    • ASCB a fait un don de 4 000 masques de protection à 8 maisons de soins infirmiers;
    • L’ASBL a couvert les frais dans 540 cas, pour les familles à faible revenu; 

Plus précisément, au cours des 28 000 heures de bénévolat, nous avons livré plus de 35 000 aliments et médicaments, pesant plus de 22 000 kg au total, couvrant environ 23 000 kilomètres…

Je pense que ces chiffres offrent au moins maintenant la certitude que nous avons réussi à sauver plus d’une vie, et dans cette optique, nous sommes les plus satisfaits.

Ruxandra: Pendant l’épidémie, ASCB et vous en particulier, vous avez été très actifs sur les réseaux sociaux. Cela a conduit par la suite à la création d’une communauté très active; Que pensez-vous de la réaction des gens envers votre initiative? 

Mihnea : Notre activité en ligne a visé non seulement la publicité mais aussi la transparence. C’était notre devoir envers les bénéficiaires directs de ce service entièrement GRATUIT. J’insiste sur le fait que les bénévoles n’ont pas reçu d’argent pour leur activité et ils ont livré le plus que possible. 

Et à travers les réseaux sociaux, nous avons essayé de convaincre les jeunes que nous avions besoin d’eux tous dans notre démarche et que cela ne coûtait rien.

Les réactions des personnes qui ont demandé notre aide sont de reconnaissance. Tous ceux à qui nos volontaires ont sauté à la rescousse ont été extrêmement reconnaissants à la fin. 

Ruxandra: Vous êtes également membre de l’ AIESEC… Comment voyez-vous l’interférence entre votre activité humanitaire à l’ASCB et celle de l’AIESEC? 

Mihnea: Tout d’abord, il faut dire qu’il y a une différence entre l’AIESEC et l’ASCB. Dans L’ASCB le domaine d’activité est un peu différent de l’AIESEC. Étant une association d’étudiants, celle de l’ Université Technique des Constructions, ses activités sont principalement menées avec des gens de l’Université.

Pendant ce temps, l’AIESEC – qui est une ONG à but non lucratif – vise à développer le leadership parmi les jeunes volontaires, en travaillant en principe avec des personnes extérieures à l’AIESEC. 

Ce que je fais, en tant que membre de l’AIESEC, par exemple, c’est du bénévolat au sein du département Global Entrepreneur. Fondamentalement, je médie le processus d’inscription aux stages, en tant que conseiller et superviseur.

En effet, L’AIESEC fonctionne comme un réseau qui facilite l’accès des jeunes à des stages de qualité à l’étranger. Ou moi, je travaille à l’AIESEC dans le sens d’envoyer autant de jeunes courageux à l’étranger que possible. (pour plus de détails, cliquez ici

C’est pourquoi je ne peux pas dire qu’il y a nécessairement une interférence entre ASCB et AIESEC. Quand même, certainement les deux sont importantes pour moi. 

Cependant, une connexion que je pourrais identifier et que autant dans AIESEC, que dans l’ASCB, les bénévoles sont encouragés et soutenus à s’impliquer dans des initiatives civiques.

Ruxandra: Pensez-vous que les activités comme celles menées par ASCB pendant la crise auront un impact à long terme?

Mihnea: Il y aura certainement un impact à long terme. Comme je l’ai déjà dit en parlant des statistiques, je pense que nous avons réussi à sauver plus d’une vie et pour cela nous sommes confiants.

Ruxandra: Le bénévolat parmi les jeunes en Roumanie n’est pas encore extrêmement populaire. Souvent, le travail bénévole est considéré comme moins valable que le travail rémunéré. Selon vous, quelles en sont les causes? 

Mihnea: Ce que j’ai remarqué, c’est que les gens considèrent généralement le travail non rémunéré comme une perte de temps et …c’est pour cela qu’on ne voit l’essence du bénévolat. Car pour moi, ce «travail» est le temps passé avec moi pour mon bien et celui des autres. Il s’agit de tout ce qui tient de l’mplication sociale et de l’investissement en vous-même, si vous voulez !

C’est une expérience pédagogique et, d’après le cas, voire professionnelle et cela compte. 

Prenons justement mon exemple et mon travail chez AIESEC.  Je ne pense vraiment pas que tout ce que j’ai réussi à faire en tant que bénévole jusqu’à présent, soit une perte de temps. Je le dis bien avec la conscience de mes 20 ans.

Ruxandra: Recommanderiez-vous le bénévolat à un jeune? Pourquoi ? 

Mihnea: Bien sûr! Je recommande à chacun de s’impliquer dans autant d’actions bénévoles que possible. Comme je l’ai mentionné plus tôt, il s’agit d’un investissement en soi. C’est le meilleur investissement que vous puissiez faire, celui qui vous vise vous-mêmes! 

Qu’il s’agisse d’apprendre à travailler plus efficacement en équipe, même de coordonner une équipe, de devenir une personne travailleuse… C’est précieux!  

Ainsi, grâce au bénévolat, vous apprenez à être plus réceptif, plus empathique et même à devenir un leader dans toute le sens du mot. De devenir le genre de leader qui inspire les générations!  

Ruxandra: Enfin, pourriez-vous nous dire quelles autres initiatives civiques avez vous auxquelles les jeunes pourraient participer? 

Mihnea:  … Actuellement, à AIESEC, il existe de nombreuses opportunités de bénévolat d’autres pays généralement, avec Global Volunteer.

Ceux-ci peuvent être trouvés sur notre site Web où vous pouvez créer un compte simple et vous serez contacté par téléphone. Comme ça, un membre AIESEC du département, que vous avez choisi, va le plus vite vous telephoner. De cette façon, vous pourrez trouver l’information. La mention c’est toujours de préciser lors de l’inscription pour quel type d’expérience vous optez. 

En même temps, il y a des personnes plus intéressées par le développement professionnel. Pour celles-ci nous proposons également des stages de formation. Il est important de nouveau de préciser ce qui vous intéresse et nous faisons en sorte de vous répondre dans les plus brefs délais.

Ou, si vous le souhaitez, les gens peuvent me contacter moi-même… (Coordonnées ci-dessous) 

Dans ASCB maintenant! La plupart des projets sont réalisés par des étudiants bénévoles. On a bien sûr, aussi des partenariats avec des entreprises du secteur et du milieu universitaires. Donc, c’est pas un monde si ferme. Nous avons également, de qu’on a vu, des projets sociaux dans lesquels toute personne désireuse peut s’impliquer. C’est ça peut être plus intéressant pour vous. 

Pour en avoir des exemples , au cours des années, ASCB a participé à des projets tels que : la rénovation de 2 salons et 3 salles de bains de l’hôpital Burns à Bucarest, le don de sang, la caravane ASCB – UTCB et de nombreux autres projets. (Détails ici) 

 Actuellement, les bénévoles de l’ASCB travaillent d’arrache-pied pour ouvrir un hub, Construct Hub (C-Hub),…le plus grand hub étudiant du sud-est de l’Europe, quoi!

 Le but de ce hub est de promouvoir une nouvelle façon d’apprentissage grâce à la collaboration étudiants-enseignants-entreprises. En ce sens, nous visons à créer les bases d’une communauté qui soutienne et développe une formation durable, prédictive et efficace. (plus de détails ici


Vous pouvez retrouver Mihnea Badiu, notre répondante, sur les réseaux sociaux suivants: 

Linkedin: https://ro.linkedin.com/in/badiu-mihnea-01a60a84

Facebook: https: // www .facebook.com / mihnea.badiu.1 

Instagram: https://instagram.com/badiumihnea?igshid=16eke28dmo5qs 

Pour ASCB: https://www.facebook.com/ascb.ro/ 

AIESEC: https://aiesec.org.ro/

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