Quand on doit se taire ? Quand on doit parler ? Le silence et la conversation sont des coordonnées de nos vies ; on est entouré du silence, mais encore plus de la conversation. Parce que l’action de parler est celle qui se trouve à la base de notre vie sociale. Privilégiée, elle fournit à la société le combustible pour pouvoir avancer et progresser. On se sert de la langue pour soumettre la réalité. Et les mots sont si divers : bons et mauvais, manipulateurs et caressants, moyen d’exprimer sa supériorité, ses possessions, sa personnalité. Les mots sont la voie de l’interaction.
Et si tout cela représente la conversation, qu’est-ce qu’en reste pour le silence ? On s’est tellement habitué à parler, que le silence est devenu insupportable et incompréhensible.
Toutefois, cet aspect souvent désagréable de la vie, le silence, est elle aussi une source désirable du bonheur.
Quels sont donc les situations où on devrait préférer le silence ?
Lorsque le silence nous permet de nous concentrer sur ce que l’autre dit
D’habitude, quand on parle, on le fait pour tirer l’attention sur soi-même. On aime beaucoup parler de sa personne, de ses accomplissements et de ses idées. L’exercice du silence est tellement utile pour empêcher l’exagération du JE dans le discours. Quand on se tait, on se prépare pour laisser la parole à l’autre, pour l’écouter et enfin, pour mieux le comprendre.
Lorsqu’on ne trouve rien de bon à dire et les mots sont des flèches brûlantes
Si on sait que nos mots vont provoquer des disputes et qu’ils vont nuire à nos relations, c’est mieux de se contrôler et de se taire. Parce que même si on regrette ce qu’on a dit, on a jeté des mots qui offensent et blessent l’autrui.
Lorsque notre intervention signifie l’accord et la participation aux commérages
Il suffit un seul mot pour participer aux commérages. Les discussions méchantes où on commente et critique les autres sont à éviter. Le silence nous met à l’écart de conflits et aide à garder notre dignité.
Lorsqu’on m’a confié un secret
On aime que les autres aient de la confiance en nous. Mais quel est notre attitude quand quelqu’un ouvre son âme devant nous et partage son problème, son affliction ? Le silence sait garder ce qui doit rester secret. Par le silence, on montre notre respect pour l’autre.
Lorsqu’un ami souffre
Il y a des situations où les mots sont inutiles, où il semble qu’ils offensent la souffrance de l’autre. Lorsqu’on n’a pas vécu une situation pareille, le silence est préférable à des mots pitoyables, faibles, qui ne disent rien en effet. On aime l’encourager, lui détourner l’attention de son problème, changer sa perspective. Mais c’est très probable que notre effort ne change rien. Attendre que l’autre parle et ouvre son âme c’est une meilleure solution.