Quatre romans à des personnages féminins mémorables 

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Quatre romans à des personnages féminins mémorables  

Elles sont fortes, énergiques, téméraires. Elles ont un parcours de vie alambiqué, luttent contre les obstacles de leur société et parfois transgressent des lois. Tous ces personnages féminins, malgré leurs origines et milieux différents, sont des voix qui témoignent une vie tragique, où la joie n’est que passagère.  

Les chefs-d’œuvre des auteurs britanniques, russes ou français présentent des figures féminines complexes par l’intermédiaire desquelles on questionne la problématique de la pauvreté, de l’amour inachevé, de la maladie. 

On expose en ordre chronologique quatre romans à des personnages féminins qui ont profondément marqué la littérature universelle.

1. Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) – 1847 

Sans vraiment penser aux différences de statut, Catherine Earnshaw tombe amoureuse de l’orphelin Heathcliff. Leur amour est si fort que l’un finit par s’identifier à l’autre. Catherine doit prendre une décision qui déterminera le reste de sa vie. D’une part c’est son amour intense pour Heathcliff et d’une autre l’attraction pour le statut important d’Edgar Linton. Elle renonce malheureusement à l’amour pour son ambition sociale, ce qui entraînera sa destruction et la misère des deux hommes. Elle est audacieuse, colérique et ignore les sentiments des autres. 

2. Madame Bovary – 1857

On pourrait dire que Madame Bovary est la somme des idéaux qui la conduisent. Elle marie Charles, un médecin de province, et ensemble s’installent dans une petite ville de la Normandie. Pendant l’adolescence, elle nourrit son imagination avec des livres romantiques, où l’amour parfait comble les existences. Ce type de lecture et son instruction dans un couvent influence la perspective qu’elle se fait sur le mariage.

Tôt après le mariage, on découvre que ses attentes sont brisées et que la désillusion du bonheur conjugal est fortement amère. Son mari n’est pas charmant ou intelligent et ne comprend pas les besoins émotionnels de sa femme. Par conséquent, elle n’arrive pas à accepter son rôle de femme au foyer, d’épouse ou même de mère. Ses intérêts sont encore plus importants que le soin pour sa fille ou le support moral pour Charles.

Emma Bovary commence à chercher l’amour et la joie ailleurs, en dehors du mariage. Elle s’abandonne donc aux relations illicites qui promettent à satisfaire son désir pour l’amour et l’aventure. Emma n’est pas calculée ; elle dépense son argent, ses forces et sa capacité d’aimer. Finalement Emma se trouve très éloignée de sa famille, déçue par ses amants, ruinée par des désirs personnels. 

3. Anna Karenina – paru en feuilleton en 1877

Anna a un parcours très semblable à Emma Bovary ; toutes les deux transgressent les lois morales et le vœu du mariage. Toutefois, il faut voir les causes de leurs actions malheureuses. Anna, très jeune et pleine d’espoir, épouse Alexei Karenin, un homme d’affaires lucide, distant et plus âgée qu’elle. Bien qu’elle essaie d’être une bonne femme pour Alexei, elle ne peut pas franchir le mur de la supériorité et du cynisme du mari. Elle vit l’expérience de la déception du mariage, mais trouve la consolation dans la relation avec son fils Serge, vers lequel se dirige tout l’amour de la femme.

Sa beauté est séduisante, noble et captive une fois pour toutes Vronski. Son choix est plus difficile que dans le cas d’Emma, parce qu’elle est déchirée entre l’amour materne et son amour ardent pour Vronski. La société russe exclue la possibilité qu’Anna se réjouisse de la présence des deux. Après avoir accepté la liaison illicite avec Vronski, Anna est condamnée à porter pour le reste de sa vie le fardeau de la honte, de sa culpabilité dans une société qui désapprouve fortement le divorce et l’adultère.

Anna incarne plusieurs facettes de la femme : elle est passionnelle, possessive, capable de sacrifice, autoritaire, tourmentée par la crainte de ne pas être abandonnée. 

4. Tess d’Urberville – 1891

Issue d’une famille pauvre, Tess est la fille aînée des Durbeyfield, gracieuse, sensible et sage. Le patronyme d’Urberville est en fait le symbole de la destruction de la jeune fille. Après avoir appris qu’ils font partie d’une noble famille ancienne, Tess rend visite à une veuve qui porte le nom d’Urberville.

Tess semble à être le patient et non l’agent de sa vie : elle se soumet aux besoins de sa famille et porte la honte du viol d’Alec. Juste comme dans la vie de Karenina, Tess est influencée par deux hommes – Angel, qu’elle aime, et Alec, qui apporte sa ruine physique et morale. La joie donnée par l’amour d’Angel est de courte durée, car la confession de la partie ténébreuse de son passé est vue comme un péché par Angel. La malheureuse Tess est obligée à vivre seule, dans la pauvreté. Pour être vraiment libre, elle ne considérè que la voie du sang. 

Ces personnages féminins dépassent l’époque historique où elles sont apparues. Ces femmes sont devenues des symboles et certains de leurs traits sont encore visibles aujourd’hui. 

Si vous aimez cet article, lisez aussi l’article sur la littérature féministe de tous les temps. 

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